Solutions technico-sociales pour étendre, de Whapmagoostui-Kuujjuarapik, l’utilisation des énergies renouvelables vers d’autres régions du Nunavik
Ce projet est réalisé dans le cadre du premier appel à projets conjoint INQ / Sentinelle Nord.
Chercheur principal
Jasmin Raymond (INRS)
Co-chercheurs
Louis Gosselin (Université Laval), Christophe Krolik (Université Laval), Thierry Rodon (Université Laval)
Collaborateurs
Cégep de Jonquière (Chaire industrielle sur les Technologies des énergies renouvelables et le rendement énergétique), Carboniq, Nergica, Englobe-Nunatech, Transition énergétique Québec, Centre d’études nordiques
Résumé du projet
Un des défis grandissants auxquels les Canadiens font face est celui du développement durable du Nord. Alors que le Canada abandonne graduellement au Sud les combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables, les communautés autochtones éloignées vivent dans une dynamique de production de chaleur et d’électricité strictement dépendante du diesel, tout en étant fortement subventionnée.
Face aux transformations spectaculaires que connaissent les régions nordiques en raison du changement climatique, quelques initiatives de déploiement de technologies propres y ont vu le jour, mais leur portée demeure limitée, notamment à cause des variations temporelles de l’ensoleillement et du vent.
Pour arriver à une implantation massive de ces technologies, il est nécessaire de résoudre les problématiques de l’approvisionnement en chaleur renouvelable et du stockage énergétique longue durée en régions froides. C’est le principal objectif de ce projet de recherche, qui mise sur une approche multisectorielle afin d’affronter cette problématique, tant sur le plan technique que sociétal.
À cette fin, le complexe de recherche du Centre d’études nordiques de l’Université Laval à Whapmagoostui-Kuujjuarapik servira de laboratoire vivant pour développer un concept d’intégration de systèmes énergétiques hybrides qui pourra être étendu à d’autres villages du Nunavik.
L’équipe de recherche établira tout d’abord un bilan de la consommation énergétique du complexe, pour ensuite développer un modèle de bâtiment dans lequel elle simulera l’impact de solutions énergétiques hybrides (biomasse, solaire photovoltaïque, éolien, géothermie) pour en déterminer la portée des économies et la diminution de l’empreinte carbone. Les chercheurs considéreront les comportements humains, parfois difficiles à prédire, qui influencent la consommation d’énergie. Dans l’optique d’accélérer le déploiement d’un portefeuille énergétique varié, ils procéderont à une analyse rigoureuse des cadres réglementaire et politique. L’équipe de recherche suivra ainsi une approche multisectorielle de manière à adapter les modes d’implantation des systèmes énergétiques aux mécanismes de développement économique préconisés par les populations autochtones, afin d’assurer une intégration harmonieuse des technologies.
Les travaux proposés permettront de définir et d’optimiser des stratégies de gestion énergétique adaptées, non seulement au climat polaire, mais aussi au contexte sociopolitique nordique. Le potentiel de retombées de ce projet est majeur, puisqu’avec des solutions viables de production et de stockage d’énergie, les technologies d’énergie renouvelable pourront enfin répondre à un plus large éventail de besoins et jouer leur juste rôle dans le développement durable du Nord.