En voie d’une réglementation sur les polluants éternels?
Publiée le 26 mai 2023
Les substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (SPFA ou PFAS) ont fait l’objet de nombreux travaux de recherche au cours des dernières années. Ces efforts aboutissent maintenant à des actions concrètes, alors que ces composés synthétiques sont aujourd’hui ciblées par plusieurs instances décisionnelles nationales et internationales en raison des risques qu’ils posent aux humains et à l’environnement.
Parmi ces travaux, on retrouve ceux d’Amira Aker, épidémiologiste environnementale et boursière postdoctorale de Sentinelle Nord, sous la direction de la Pr. Mélanie Lemire, titulaire de la Chaire de recherche en partenariat Sentinelle Nord en approches écosystémiques de la santé.
En étroit partenariat avec les Inuits du Nunavik, l’équipe de recherche de l’Université Laval a mis en lumière le niveau d'exposition élevé des populations nordiques aux PFAS, contribuant à fournir au Canada les connaissances nécessaires pour appuyer sa position en vue d’une législation sur ces substances nocives.
Amira Aker présente ses résultats de recherche lors de la Réunion scientifique Sentinelle Nord 2022
Des résultats de recherche aux politiques : des bénéfices réels pour la société
Ces connaissances générées en cocréation par les Inuits et les scientifiques mènent aujourd’hui à des impacts concrets. En effet, à l’échelle nationale, le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault a récemment annoncé la version provisoire d’un rapport sur l’état des PFAS, qui se base sur une évaluation scientifique rigoureuse. Les premiers constats sont clairs : les PFAS se retrouvent à des niveaux trop élevés dans le sang des Canadiens, particulièrement au sein des communautés autochtones, et peuvent nuire à la santé humaine et à la faune.
Le gouvernement propose ainsi d’inscrire les PFAS sur la liste des produits toxiques selon la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, un pas de plus vers une réglementation nationale sur ces substances.
Au niveau international, le travail de l’équipe de recherche a également été essentiel pour la proposition du Canada à la Convention de Stockholm visant à réglementer les PFAS, proposition qui a franchi des étapes importantes lors des réunions du Comité d’étude des polluants organiques persistants, en 2022.
Les PFAS en bref
Les PFAS sont des composés synthétiques très résistants utilisés par les industries pour leurs propriétés hydrofuges et antitaches. On les dit « éternels » parce qu’ils ne se décomposent pas facilement et s’accumulent dans tout l’environnement.
Une fois transportés vers le Nord par les courants marins et atmosphériques, ces contaminants environnementaux bénéficient des caractéristiques géoclimatiques uniques de l’Arctique et s’y concentrent dans les espèces marines et terrestres qui se trouvent au cœur du régime alimentaire, du mode de vie et de la culture des Inuits.
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